Ce que l'on sait ...

Les premiers textes signalant le château datent du début du 13e siècle. Le mobilier découvert (poterie, charbon, monnaie...) confirme l’occupation la plus ancienne à la fin du 12e siècle. Les éléments d’architecture mis au jour : tours et ouvertures, permettent d’estimer une datation de la première moitié du 13e siècle, voire de la fin du 12e siècle. Pour le reste du château nous n’avons pas de données suffisantes pour proposer une datation.

 

Du 13e au 14e siècle,               le château appartient aux seigneurs de Gaël-Montfort.

Il fait partie de l'ensemble des possessions de la famille de Montfort avec les châteaux de Comper, Montfort, Montauban et Gaël. Selon les historiens, il s’agit d’un château où Guillaume II se réfugie vers 1198, après la destruction du donjon de Montfort par Alain de Dinan. La possession de Boutavent par les seigneurs de Montfort est attestée par un acte de donation de l’abbaye de Montfort signé par Guillaume II dans l'aula de Boutavent en 1213

cadastre de 1845 - ADIV


Le site est probablement occupé jusqu’au 14e siècle voire 15e siècle puis abandonné au profit de la nouvelle cité fortifiée de Montfort. Les documents d’archives signalent que le site est déjà en ruines au 16e siècle et sert de carrière de pierres. Les circonstances exactes de la destruction de Boutavent restent mystérieuses.

 

Les vestiges du château reviennent ensuite aux successeurs des seigneurs de Montfort : les Laval et les La Trémoïlle. Puis, en 1626, ils passent aux Marquis d’Andigné de La Châsse, qui les conserveront jusqu’au début du 20e siècle.

Le site reste dans le domaine privé et est utilisé comme pâture et lande jusqu’en 2002.

 

Au début du 19e siècle, Jean-Côme-Damien Poignand, juge à Montfort, est le premier à écrire sur les vestiges dans son ouvrage : Le château de Boutavam et l'étang de Karrek, en 1835. Il y fait une description du site à partir de ses souvenirs d’enfance :

" Vers 1768, étant en pension chez le curé de Saint-Péran, nous allions souvent dans nos promenades visiter les ruines du vieux château de Boutavam, dont la tradition s'occupait encore beaucoup. Je me rappelle que l'on y voyait subsister les emplacements de plusieurs tours et tourelles, conservant une hauteur de quinze ou vingt pieds (5 à 6 mètres). La cour était couverte d'une belle pelouse, parfaitement unie, entourée de douves qui déjà commençaient à se combler, mais encore larges et médiocrement profondes. Elles formaient une enceinte complète en se joignant à l'étang qui bordait un des côtés de ce château. Tout y a bien changé depuis cette époque; les murs, les bastions, les tourelles ont été achevées de démolir pour emporter autre part les meilleures pierres ; leurs débris ont achevé de combler les douves, la terre et le gravier, tellement qu'elles ont surbaissé le sommet du promontoire sur lequel avait été bâti le château, et mis à nu les crêtes de rochers qui ont fait disparaître le bel aspect qu'offrait cette cour verte."


L'environnement du château

 Au Moyen-Âge, le château de Boutavent n’est pas isolé. Il fait partie d’un domaine où les seigneurs de Montfort exercent leurs droits. Autour du château : étangs, moulin, garenne, bois, métairie, village, parc… forment l’environnement du site castral.

Le moulin à eau et les étangs

Dans les archives, le moulin de Boutavent est cité en 1484 et en 1511 :

il est affermé avec celui de « Carray » (Careil). Au début du 16e siècle, l’étang de Boutavent est un marqueur du paysage comme ceux de Penhouët et de Trémelin. Sur les plans cadastraux de 1810 et 1845, on localise le moulin et l’étang de Boutavent (6 hectares) qualifié de poissonneux, rappelant ainsi son rôle de vivier.

 

Le buisson, le parc et la garenne

Le « buisson de Boutavant » est cité dès 1501 et encore en 1653 comme limite est de la forêt de Paimpont. Sur le plan cadastral du 19e siècle, c’est un bois de 57 hectares au sud-est du château. L’enceinte de 25 hectares englobant une partie du bois peut être interprétée comme un parc à gibier.

Au 18e siècle, il est fait mention du toponyme la « garenne », à côté du moulin de Boutavent. Au 19e siècle, on trouve une maison et des parcelles alentour appelées la garenne. À l'origine, ce terme indique un monticule de terre et de pierres aménagé avec des galeries. C’est un espace réservé à certaines espèces de gibier comme les lapins. Parc et garenne sont des éléments directement liés à l’activité de chasse du seigneur possédant le château.

 

Le « village »

Le village de Boutavent est cité dès 1502 avec une dizaine d’habitants. Sur les plans cadastraux de 1810 et 1845, on localise précisément les huit maisons du village. Une seule est dans l’enceinte du parc. Toutes les autres sont au nord-est à l’extérieur de sa limite.